Les disparités de genre dans le salaire brut pour 2400 euros net : un écart toujours persistant

Malgré les avancées législatives et les efforts de sensibilisation, les inégalités salariales entre hommes et femmes continuent de marquer le paysage professionnel français. Le salaire net moyen de 2400 euros, sert ici de point d’ancrage pour analyser ces disparités et en comprendre les causes.

Une situation contrastée selon les secteurs et les professions

Si l’écart global entre les salaires des hommes et des femmes s’établit à environ 9,9 % en France, selon l’Insee, cette moyenne masque des situations très diverses. En effet, certains secteurs d’activité sont plus touchés que d’autres par ces inégalités.

Ainsi, la fonction publique territoriale est celle où l’écart est le moins marqué avec 5,8 %, tandis que la fonction publique hospitalière affiche un écart de 19 %. Dans le secteur privé également, les disparités varient : dans l’industrie manufacturière, l’écart n’est que de 4 %, alors qu’il atteint 17 % dans le commerce.

Ces écarts sont également influencés par le niveau hiérarchique des postes occupés. Plus on monte dans la hiérarchie, plus l’écart se creuse : il est ainsi de 20 % pour les cadres supérieurs contre 7 % pour les employés et ouvriers.

Les causes de ces disparités : entre stéréotypes et discriminations

Plusieurs facteurs contribuent à expliquer ces inégalités salariales. Tout d’abord, le choix des filières de formation et des métiers reste largement marqué par des stéréotypes de genre. Certaines professions sont ainsi majoritairement occupées par des femmes, avec des salaires souvent plus faibles que ceux des métiers dits masculins.

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De plus, la répartition inégale des responsabilités familiales influe également sur les carrières professionnelles : les femmes sont plus souvent amenées à travailler à temps partiel ou à interrompre leur activité pour s’occuper des enfants, ce qui a un impact direct sur leur rémunération.

Enfin, il existe encore des discriminations à l’embauche et lors de la fixation du salaire. Malgré l’obligation légale d’égalité de traitement entre hommes et femmes, certaines entreprises continuent à pratiquer une politique salariale discriminatoire.

Des mesures législatives pour lutter contre ces inégalités

Pour tenter de résorber cet écart salarial persistant, plusieurs lois ont été adoptées en France. La loi du 23 mars 2006 a ainsi renforcé les obligations des entreprises en matière d’égalité professionnelle et instauré un dispositif de sanctions financières en cas de non-respect.

Plus récemment, la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a introduit un index de l’égalité salariale, obligatoire pour les entreprises d’au moins 50 salariés. Cet index, calculé sur la base de plusieurs indicateurs (écart de rémunération, part des femmes parmi les plus hauts salariés, etc.), doit être publié chaque année et permet de mesurer les progrès réalisés en matière d’égalité salariale.

Des actions concrètes pour réduire les écarts

Au-delà des obligations légales, certaines entreprises ont pris des initiatives pour réduire les inégalités salariales. Parmi elles, la mise en place de plans d’action visant à promouvoir la mixité dans les métiers et à faciliter l’accès des femmes aux postes à responsabilité. Des mesures spécifiques peuvent également être prises pour favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, comme le développement du télétravail ou la mise en place de crèches d’entreprise.

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Il est également essentiel de travailler sur la sensibilisation et la formation des managers et des équipes RH, afin qu’ils soient capables de détecter et de corriger les discriminations qui peuvent se produire lors des entretiens d’embauche ou lors des négociations salariales.

Au final, la prise en compte de ces disparités salariales et la mise en œuvre d’actions concrètes pour y remédier sont indispensables pour progresser vers une véritable égalité professionnelle entre hommes et femmes. Si le chemin est encore long, il est essentiel que tous les acteurs concernés (entreprises, pouvoirs publics, partenaires sociaux) s’engagent résolument dans cette voie.